« Tony Kushner. Juif, homosexuel et marxiste. » Ainsi l’auteur d'Angels in America se présentait-il à Pierre Laville, traducteur de sa pièce en français.
Prix Pulitzer et Tony Award en 1993, adapté à la télévision et à l’opéra, Angels in America met en scène la société américaine des années Reagan, mêlant politique et histoires intimes, réalisme et merveilleux avec, pour fil noir et narratif, l’épidémie de sida. C’est ainsi que meurt en 1986 Roy Cohn, avocat sans scrupule, disciple de McCarthy, homophobe, raciste, « lâche, salaud et victime » tel que décrit sur le Memorial Quilt de Washington. Kushner fait de lui l’un des vingt-trois personnages – qu’interprètent huit comédiens – de sa Fantaisie gay sur des thèmes nationaux construite en deux parties : Millenium approche et Perestroïka. Nous sommes à New York entre 1985 et 1990. Les républicains sont au pouvoir, la catastrophe de Tchernobyl est imminente, l’effondrement du mur de Berlin s’apprête à bouleverser la politique des blocs et le VIH, encore synonyme de mort assurée, se réduit à la définition de cancer homosexuel.
Arnaud Desplechin souligne la contemporanéité des Angels. « Cent échos des combats d’hier viennent illuminer notre présent. De Trump, dont Roy Cohn fut le premier mentor, à Fukushima, le recul du temps n’éloigne pas mais enseigne. » L’écriture hybride emprunte au cinéma, à la télévision, à la comédie américaine comme au théâtre classique : « c’est de cette “impureté théâtrale” que je suis tombé amoureux, dit-il. Le mélange des genres propre à Kushner m’enchante : c’est Shakespeare, et Brecht, plus Broadway ! »
Cette « fantaisie gay »
brosse un portrait flamboyant
des amours homo
et bisexuelles menacées
par le sida sous l’ère Reagan. Mais que font les Anges ?
https://www.theatre-contemporain.net/spectacles/Angels-in-America/critiques
Elles sont toutes regroupées
sous ce lien (et sont unanimes) - bonne lecture !
Comme si l'Histoire reprenait ses droits. Simone Veil entre au Panthéon, avec son mari Antoine.
L'histoire de Camille, elle, ne fait que commencer. Appelée à prendre la parole sur Simone Veil dans une émission de radio, elle part à la recherche de ses souvenirs d'étudiante. A moins qu'il
s'agisse des souvenirs de toute une génération, qui a grandi avec les combats de cette femme hors du commun. Dans le regard de cette jeune femme, la vie extraordinaire de Simone Veil apparaît
soudainement, troublante de modernité.
Comment trouve-t-on la force de consacrer sa vie aux combats politiques ? Comment reçoit-on cet héritage ?
2017. Irène, 59 ans, attend ses deux enfants à manger. Mais de toute évidence, elle n’a pas envie de patienter.
Alors elle prend la voiture, sans objectif, elle s’arrête au détour d’un bois, traverse des villages… et finalement elle s’arrête près d’une ancienne gare. Sur le quai, trois personnes à la fois lointaines et familières. Elle-même, à 24 ans, et les deux hommes de sa vie, version 1993 et 2001. Elle plonge dans
le souvenir de juillet et d’août 79, un été passé dans le Larzac, et ensemble, ils se remémorent cette lutte réussie. À travers cette étonnante rencontre qui mélange les époques, la pièce met son personnage face à des questions existentielles qui sont aussi les nôtres. Qu’est-elle devenue ? Que voulait-elle devenir ? Son alter ego vingtenaire sera-t-il d’accord avec le chemin de vie qu’elle a emprunté ? Entre grandes décisions et reproduction sociale, quelle est notre marge de manœuvre pour tisser le fil de notre existence ? Une plongée dans la vie d’une femme intrigante autant qu’un moment d’introspection."
En situant les quatre actes de sa pièce dans la salle des fêtes d’un village, Baptiste Amann présente en guise de retrouvailles avec son public une nouvelle réflexion sur le territoire. Marion et Suzanne décident de racheter le site d’une ancienne usine, à la campagne. Leur projet est de l’habiter, avec le frère de Marion, atteint de troubles psychiques, pour lui éviter une énième hospitalisation. Mais tout ne va pas se passer comme prévu… Au rythme d’événements de la vie du village, on suit quatre saisons de cette installation tumultueuse : réunion du conseil consultatif, vœux du maire, loto annuel, bal du 14 juillet. À travers ces moments à l’apparence banale, la pièce illustre l’écart entre espoir et réalité, la complexité des rapports entre bien commun et propriété privée… Elle s’inscrit dans un questionnement très actuel sur les projets de nombreux « néo-ruraux », sans pour autant s’en faire juge.
Le jour de Noël, dans la cuisine d’une maison de famille. Tout le monde est réuni pour préparer le déjeuner en attendant le retour du patriarche, Francis, qui sort de l’hôpital pour l’occasion. Edith, son épouse, prépare la fête et impose une discipline militaire à ses fils Matthew et Adam, ainsi qu’à leurs compagnes Carrie et Nicole. À l’étage, Emma, la fille d’Adam et Nicole, se repose ; elle souffre du syndrome de fatigue chronique. Tout doit être parfait. La tension est palpable.
Le déjeuner tourne au règlement de comptes et au pugilat : disputes, cris, larmes et bataille de nourriture sont au menu. Le repas de Noël en famille tourne au drame, pour notre plus grand plaisir.
Quelques critiques rassemblées sur le site theatrecontemporain.net
Dans une petite ville ouvrière, au cœur des années 80, Wilda et Annette partagent un secret au sujet du PDG de Kentucky Aluminium. S’il ne veut pas perdre la face, ce dernier a tout intérêt à acheter – très cher – le silence de Wilda. Au fil d’un récit écrit pour neuf personnages et mené tambour battant par ces deux femmes, la pièce évoque une société où l’individualisme le plus mortifère se heurte à des liens indéfectibles de solidarité, et où le désespoir peut se transformer en hymne à la résistance.
Magda, sur la plage de Calais, dénoue ses cheveux immensément longs. Ils tombent sur son dos et s’étalent dans les flots, vivants. Ils sont le lien avec les voix de ceux que les eaux ont digérés, ceux dont les corps se délitent dans les profondeurs de la Méditerranée car leurs canots pneumatiques de fortune ont coulé lors d’une traversée pleine d’espoir. Et puis il y a cette voix, particulière, de cet homme qui flotte encore, qui appelle la jeune fille au secours et lui saisit les tripes, tragédie grecque du moment. Baptiste, son frère est là lui-aussi, noyé sous les montagnes de journaux qui affichent les chiffres des naufragés et pas même un nom. Archimède de Syracuse, hors temps, explique : les corps qui se noient suivent un processus précis de putréfaction… Il y a Antigone, de l’autre côté, à Lesbos ; les survivants et les naufragés qui disent pour qu’on raconte leur histoire. Pour Magda, se couper les cheveux serait une solution, s’isoler et vivre aveugle, sourde et peut-être sereine. Mais elle n’est pas une empathique apathique, ignorer cette voix serait un assassinat.
la sphère des réseaux sociaux est un passage quasi obligatoire. Comment grandit-on dans un environnement d’hyper exposition ? Que nous raconte ce besoin de reconnaissance et d’existence aux yeux des autres ? Comment faire la part des choses entre ce qu’on décide de partager et ce qui nous échappe ?
C’est une journée particulière. Une journée en famille où, enfin, Louis revient, lui que l’on a n’a pas vu depuis si longtemps, qui a donné si peu de nouvelles.
Ce fils, ce frère, arrive le matin de ce dimanche commun, rendu tout à coup si exceptionnel, joyeux et plein d’espoir par sa venue. Il repart le soir, sans avoir réussi à dire cette chose grave qu’il était venu annoncer. Leur dire à eux, sa famille, si proche et si loin.
Il y a cet amour familial, rendu étrange par un monde qui les sépare, et cette envie de se faire entendre, de crier…
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